Natures de sécrétion

Les cellules glandulaires s'adaptent à leur fonction sécrétrice en développant les organites impliqués dans la synthèse et l'excrétion du produit qu'elles élaborent.
La nature de la sécrétion et le développement des organites impliqués dans cette sécrétion conditionnent donc les aspects morphologiques de ces cellules observables en MO ou en MET.
Sont illustrées les morphologies des :
- cellules séreuses sécrétant des précurseurs d'enzymes ,
- cellules muqueuses ,
- cellules synthétisant des lipides ,
- cellules synthétisant la sueur ,
- cellules synthétisant des phérormones ,
- cellules synthétisant l'acide chlorhydrique ,
- cellules synthétisant des hormones stéroïdes ,
- cellules synthétisant des hormones thyroïdiennes .
Sécrétion séreuse de précurseurs d'enzymes
Les cellules sécrétant des protéines sont dites séreuses.

En MO, les cellules séreuses qui constituent cet acinus sont identifiables grâce à la basophilie du pôle basal, au noyau arrondi occupant le tiers basal de la cellule et aux grains de sécrétion acidophiles situés dans la région apicale (les grains de zymogène).

Assez labiles, les grains de zymogène sont souvent mal préservés dans les préparations microscopiques. Sur cette image, on ne reconnaît plus que l'emplacement occupé par ces grains au moment du prélèvement.
La forme arrondie du noyau permet d'identifier les cellules glandulaires séreuses vis-à-vis des cellules glandulaires muqueuses.

Dans cet acinus séreux, les canalicules intercellulaires sont perceptibles au pôle apical des cellules. Ces canalicules intercellulaires accroissent la surface apicale où se déroule l'exocytose.

Les cellules séreuses élaborent des précurseurs d'enzymes et se caractérisent par un réticulum endoplasmique rugueux bien développé au pôle basal, un noyau arrondi, un appareil de Golgi supranucléaire (non visible sur cette micrographie électronique) et des vésicules de sécrétion au pôle apical. L'abondance du réticulum endoplasmique rugueux explique la basophilie du pôle basal observée en MO.
Sécrétion muqueuse
- Cellules glandulaires à sécrétion muqueuse et à pôle apical fermé
- Cellules caliciformes ou cellules glandulaires à sécrétion muqueuse et à pôle apical ouvert
- Cellules mucoïdes du revêtement gastrique
Cellules glandulaires à sécrétion muqueuse et à pôle apical fermé
Des cellules glandulaires à sécrétion muqueuse et à pôle apical fermé se rencontrent notamment dans les unités tubulo-acineuses des glandes salivaires sous-maxillaire ou sublinguale .
En MO, les cellules muqueuses se caractérisent par un noyau écrasé au pôle basal et des grains de mucigène peu colorés occupant la région apicale.
Un PAS colore les grains de mucigène des cellules muqueuses.
En MET, les cellules glandulaires à sécrétion muqueuse et à pôle apical fermé se caractérisent par la présence de grains de mucigène clairs aux électrons. Ces grains apparaissent séparés les uns des autres et ne confluent pas à l'opposé des grains de mucigène des cellules caliciformes.
Cellules caliciformes ou cellules à sécrétion muqueuse et à pôle apical ouvert
Les cellules caliciformes ou cellules à sécrétion muqueuse et à pôle apical ouvert sont disséminées dans certains épithéliums de revêtement, particulièrement l'épithélium des voies respiratoires et l'épithélium intestinal .
En MO, cette cellule présente une forme en calice : le pôle basal étroit montre un noyau foncé et triangulaire alors qu'une accumulation de grains de mucigène occupe la partie apicale de la cellule.
La coloration de PAS met en évidence les grains de mucigène de la cellule caliciforme mais aussi le glycocalyx, particulièrement développé au niveau du plateau strié des entérocytes, et les protéoglycanes de la lame basale.
En MET, on peut suivre l'accumulation et la sécrétion du mucus par les cellules caliciformes.
Après synthèse au niveau du réticulum endoplasmique rugueux et passage par l'appareil de Golgi, le produit de sécrétion s'accumule sous forme de grains de mucigène denses au pôle apical.
Lors de la sécrétion mérocrine des grains de mucigène, l'eau transforme le mucigène en une masse claire et homogène qui est le mucus.
Cette coupe montre le pôle apical d'une cellule caliciforme qui a sécrété l'ensemble de ses grains de mucigène.
Cellules mucoïdes du revêtement gastrique
Les cellules constituant le revêtement gastrique sont mucoïdes et ressemblent aux cellules muqueuses à pôle apical fermé.
Cette image montre le passage de l'épithélium épidermoïde de l'œsophage à l'épithélium simple cylindrique de l'estomac qui est formé de cellules glandulaires mucoïdes.
Sécrétion lipidique
Elaborant le sébum, les cellules glandulaires de la glande sébacée se chargent progressivement d'inclusions lipidiques non confluentes.
En MO, ces cellules ressemblent à des éponges et sont dès lors appelées spongiocytes. Dans ces cellules, le noyau est central et de fines travées cytoplasmiques délimitent l'emplacement des inclusions dont le contenu a été extrait par l'inclusion dans la paraffine.
Sécrétion de sueur
Les cellules de l' unité sécrétante de la glande sudoripare eccrine sécrètent la sueur. Elles apparaissent en MO comme des cellules cylindriques à cytoplasme pâle, légèrement acidophile.
Sécrétion de phérormones (et de sueur)
Les cellules de l'unité sécrétante de la glande sudoripare faussement apocrine sécrètent des phérormones. Elles apparaissent en MO comme des cellules hautes, presque cylindriques, avec un pôle apical bombé et pédiculisé qui est à l'origine de leur appellation apocrine. Elles contiennent des granulations acidophiles.
Sécrétion d'ions : sécrétion d'acide chlorhydrique
Les cellules bordantes (ou oxyntiques, ou pariétales) des glandes fundiques de l'estomac sont des cellules pyramidales, intensément acidophiles qui sécrètent de l'acide chlorhydrique. La présence de nombreuses mitochondries associées à des replis de la membrane plasmique explique leur coloration.
Sécrétion d'hormones stéroïdes
Les cellules du cortex surrénal sécrètent des hormones stéroïdes et présentent un aspect de spongiocyte en MO. En effet, ces hormones sont élaborées à partir de cholestérol et sont elles-mêmes de nature lipidique. Les inclusions lipidiques sont extraites lors de la préparation des tissus donnant à la cellule un aspect d'éponge. L'aspect acidophile des cellules du cortex surrénalien est dû à la présence de nombreuses mitochondries.
En MET, les organites typiques de la synthèse des corticostéroïdes sont des mitochondries à crêtes tubulaires et du réticulum endoplasmique lisse. (Seules les mitochondries sont illustrées sur cette micrographie.)
Sécrétion d'hormones thyroïdiennes
La thyroïde est formée de vésicules (ou follicules). La hauteur des cellules glandulaires qui élaborent les hormones thyroïdiennes varie en fonction de l'activité cellulaire. Aplaties quand elles sont relativement inactives, les cellules deviennent cubiques lorsqu'elles synthétisent les préhormones et la sécrètent dans la cavité folliculaire centrale. Enfin, les cellules cylindriques réabsorbent les préhormones, les transforment et sécrètent les hormones actives dans les vaisseaux sanguins.