La glande de Lieberkühn

Les glandes de Lieberkühn sont des glandes qui produisent entre autres substances du mucus grâce à leurs cellules caliciformes ou cellules muqueuses à pole apical ouvert. Déversé dans les cavités intestinales, ce mucus lubrifie les parois. Cette production s'accroît à l'approche de la sortie du tube digestif. En effet, après passage dans l'intestin grêle où les nutriments ont été absorbés, les résidus encore liquides du bol alimentaire arrivent dans le côlon où ils sont transformés en matières fécales par déshydratation. Lors de leur progression dans le côlon et suite à une déshydratation de plus en plus poussée, les matières fécales deviennent de plus en plus solides. Le mucus des glandes de Lieberkhün facilite leur progression et évite les traumatismes de la muqueuse intestinale.
La glande de Lieberkühn est un exemple de glande exocrine, simple, tubuleuse rectiligne, sécrétant du mucus par mérocrinie.

- Glandes de Lieberkhün coliques
- Glandes de Lieberkhün iléales

Glandes de Lieberkhün coliques

En partant de la lumière située en haut de l'image, quatre zones peuvent être repérées dans cette paroi colique : la zone occupée par les glandes de Lieberkhün (la muqueuse), une zone de tissu conjonctif (la sous-muqueuse), une zone de tissu musculaire lisse (la musculeuse) et à nouveau une zone de tissu conjonctif (la séreuse).

Une vue de la muqueuse montre que les glandes de Lieberkhün sont très nombreuses et serrées les unes contre les autres. Ce sont des invaginations tubulaires de l'épithélium de surface que le plan de section traverse longitudinalement ou obliquement à différentes hauteurs. Entre ces glandes, s'observe un peu de tissu conjonctif (le chorion). Enfin une mince couche de cellules musculaires lisses marque la frontière entre la zone des glandes (la muqueuse) et le tissu conjonctif sous-jacent (la sous-muqueuse).

Cette vue montre plusieurs coupes longitudinales de glandes de Lieberkhün passant soit par la lumière centrale de la glande soit tangentiellement dans la paroi du tube glandulaire. Lorsqu'elle est visible, la lumière de la glande de Lieberkühn est en continuité directe avec la lumière de la cavité intestinale.

Comme le montre cette image, le tissu conjonctif situé entre les glandes de Lieberkhün héberge de nombreuses cellules. Parmi celles-ci, des plasmocytes peuvent être identifiés grâce à leur cytoplasme basophile, leur noyau excentrique avec une chromatine en damiers.
La lumière d'une glande de Lieberkühn est bordée d'une assise de cellules épithéliales cylindriques reposant sur une lame basale et solidarisées à leur pôle apical par des cadres obturants. Sur cette vue, se repèrent des entérocytes à noyau ovoïde basal et plateau strié apical ainsi que des cellules caliciformes à noyau écrasé au pôle basal et pôle apical dilaté par l'accumulation des grains de mucigène peu colorables.
En coupe transversale, les glandes de Lieberkhün montrent une lumière centrale étroite bordée par des entérocytes et des cellules caliciformes. Ces cellules reposent sur une lame basale et sont solidarisées au pôle apical par des cadres obturants. Ces glandes sont très proches les unes des autres et ne sont séparées que par un peu de tissu conjonctif (le chorion).
Peu colorable par les colorations classiques, le mucus peut être mis en évidence par une coloration  PAS qui confirme la nature glucidique du mucus.
D'autres structures en dehors du calice des cellules caliciformes sont PAS positives et donc colorées en fuchsia sur ce prélèvement : les lames basales (en raison de leur teneur en protéoglycanes) et l'abondant glycocalyx couvrant les microvillosités groupées du plateau strié des entérocytes (en raison de leur richesse en résidus glucidiques).
Une coloration au bleu alcian met uniquement en évidence le mucus synthétisé par les cellules caliciformes.
Glandes de Lieberkhün iléales
Des glandes de Lieberkhün moins profondes sont également visibles au pied des villosités intestinales . La même couverture épithéliale (entérocytes et cellules caliciformes) tapisse ces deux structures montrant le caractère conventionnel et quelque peu artificiel de la classification des épithéliums en épithéliums de revêtement et épithéliums glandulaires.
Evagination de la paroi iléale, la villosité est recouverte d'un épithélium de revêtement et centrée sur un axe de tissu conjonctif  (tissu conjonctif chorial) alors que la glande de Lieberkühn, invagination de l'épithélium iléal de surface est tapissée par un épithélium glandulaire et centrée sur une lumière.
Cette image illustre différentes populations cellulaires qui prennent part à la constitution de la paroi d'une glande de Lieberkühn : les entérocytes, les cellules caliciformes et les cellules de Paneth. Les cellules de Paneth occupent le fond de la glande de Lieberkühn et sont caractérisées par la présence de granulations acidophiles au pôle apical.
En CT, les glandes de Lieberkhün montrent une lumière centrale étroite bordée par les entérocytes (plateau strié apical) et les cellules caliciformes ( accumulation de grains de mucigène peu colorables dilatant le pôle apical) ainsi qu' éventuellement des cellules de Paneth (granulations acidophiles au pôle apical) et des cellules endocrines (granulations acidophiles au pôle basal).