Mammifères : voies spermatiques

Les tubes droits
A l'extrémité de chaque lobule testiculaire, les deux ou trois tubes séminipares du lobule se rejoignent en une formation unique, rectiligne (relativement courte chez l'homme) : le tube droit.
La transition entre le tube séminipare et le tube droit est brutale. Elle se caractérise par :
      -  la disparition de l'épithélium séminal
      -  la présence, sur une courte portion transitionnelle, uniquement de cellules de Sertoli.
Les cellules de Sertoli, dans la zone transitionnelle, constituent un anneau souvent plus développé d'un côté de la paroi : c'est la houppe sertolienne.
La paroi  du tube droit est constituée par un épithélium simple cubique ou pavimenteux reposant sur une lame basale.
La houppe sertolienne se remarque particulièrement bien sur cette coupe oblique de la jonction de la partie terminale d'un tube séminipare et d'un tube droit.

Le rete testis
Les tubes droits se jettent dans le rete testis ou réseau de Haller, labyrinthique, localisé au sein du mediastinum testis (corps de Highmore chez l'homme) .
Généralement intratesticulaire (homme et plupart des animaux domestiques), le rete peut s'étendre au-delà de l'albuginée chez certains animaux comme l'étalon et être alors extra-testiculaire.

Le rete testis est constitué de lacunes, canaux et fentes anastomosés, de diamètre variable, creusés dans la masse conjonctive dense du mediastinum testis.
Les lacunes du rete sont tapissés par un épithélium simple constitué de cellules pavimenteuses, cubiques ou cylindriques. Il en résulte un aspect festonné assez typique.
La lumière du rete est souvent encombrée de spermatozoïdes et de débris cellulaires.
L'épithélium de la paroi du rete peut présenter des variations spécifiques.
Ainsi chez l'étalon,  il contient de grandes quantités de glycogène.
Chez le taureau, il est bistratifié.
Chez le verrat (illustration), certaines cellules montrent des expansions cytoplasmiques au pôle apical.

Les cônes efférents
Les cônes efférents réalisent la jonction entre le rete testis et l'épididyme auquel ils appartiennent anatomiquement.

Les cônes efférents issus du rete sont des structures tubulaires décrivant une hélice dont les spires s'élargissent depuis le rete jusqu'à l'épididyme.
Sur coupe histologique, il en résulte de nombreuses sections transversales ou obliques.
La paroi des cônes efférents comporte :
          - un épithélium,
          - une lame basale,
          - une couche conjonctivo-musculaire.
L'épithélium unistratifié des cônes efférents est formé de cellules de hauteur variable, ce qui explique l'aspect festonné de la lumière.
Trois types cellulaires sont observables : des cellules cylindriques ciliées, quelques cellules non ciliées et des cellules de remplacement plus petites, intercalées entre les précédentes.
Les cellules ciliées aidées par les cellules musculaires lisses assurent la progression des spermatozoïdes encore dépourvus de mobilité propre à ce niveau.

Le canal épididymaire
Le canal épididymaire récolte les cônes efférents. C'est un long tube pelotonné sur lui-même, situé au sein d'un tissu conjonctif lâche et entouré par une capsule conjonctive.
L'ensemble, appelé épididyme, chevauche le bord postérieur du testicule.
Anatomiquement, on lui distingue : une tête, zone dans laquelle pénètrent les cônes efférents, un corps et une queue d'où émerge le canal déférent.
L'épididyme est un lieu de stockage et de maturation des spermatozoïdes (acquisition, entre autres, de leur motilité).

Sur coupe histologique, l'épididyme se reconnaît à sa position juxta-testiculaire et aux nombreuses sections transverses de son canal enroulé sur lui-même.
Une capsule conjonctive limite l'organe.
La paroi du canal épididymaire est constituée d'un épithélium de hauteur constante non festonné reposant par l'intermédiaire d'une membrane basale sur une couche conjonctivo-musculaire.
La lumière circulaire contient de nombreux spermatozoïdes ainsi que des débris cellulaires.
L'épithélium du canal épididymaire est simple, pseudostratifié et stéréocilié.
Les stéréocils sont de longues et minces expansions cytoplasmiques rassemblées en pinceau au pôle apical des cellules de l'épithélium épididymaire  (M.E.B.).
) La M.E.T. montre que l'axe des stéréocils ne contient aucune structure tubulaire, ce qui les différencie des cils vibratiles.
Ces spécialisations apicales sont en fait impliquées dans des phénomènes d'échanges (résorption - sécrétion).
La présence de spermatozoïdes dont la tête est en faucille renseigne sur l'espèce animale observée (le rat).
Le canal déférent
Le canal déférent émerge de la queue de l'épididyme.
Long tube rectiligne, il chemine d'abord dans le cordon spermatique, pénètre ensuite dans la cavité abdominale au travers du canal inguinal puis se dirige jusqu'à la base de la vessie. A ce niveau, il se dilate en ampoule déférentielle (chez l'homme et la plupart des animaux domestiques sauf le chat et le verrat)

Canal déférent

La lumière du canal déférent est étroite et étoilée.
Sa paroi épaisse comporte trois tuniques qui sont, de l'intérieur vers l'extérieur, :
          - une muqueuse,
          - une musculeuse,
          - une adventice.
La muqueuse du canal déférent est formée :
          - d'un épithélium pseudostratifié stéréocilié,
          - d'une membrane basale,
          - d'un chorion riche en fibres élastiques.
Ce dernier émet des replis qui soulèvent l'épithélium et dessinent ainsi une lumière étoilée.
La musculeuse contient trois couches : une interne longitudinale, une moyenne circulaire et une externe longitudinale.
Sa contraction aide la propulsion des spermatozoïdes.
L'adventice est une couche conjonctive riche en vaisseaux sanguins et en nerfs.

Ampoule déférentielle

Histologiquement, elle diffère de ce dernier par :
      - une lumière plus large (l'ampoule est le deuxième lieu de stockage des spermatozoïdes)
      -  la présence de replis muqueux ramifiés.
L'image illustre une section longitudinale et transversale d'une ampoule déférentielle de taureau.
Les replis de l'ampoule augmentent la surface de la lumière de l'organe.
La musculeuse présente des faisceaux à orientation variable selon les espèces. Ici, chez le taureau, elle est plexiforme (faisceaux entrelacés).
Les replis de l'ampoule déférentielle sont tapissés par un épithélium cylindrique simple constitué de grandes cellules pâles.
Chez les ruminants, de petites cellules basales arrondies s'intercalent entre les grandes cellules cylindriques. Les deux types cellulaires comportent des gouttelettes lipidiques intracytoplasmiques.