L'épiderme

Les kératinocytes
Les kératinocytes représentent 85 % de la population épidermique
Epithélium pavimenteux stratifié kératinisé de type A
Dans l'épithélium pavimenteux stratifié kératinisé de type A (peau palmaire), les différents couches sont particulièrement développées et reconnaissables.
La couche basale   est constituée essentiellement de cellules cylindriques présentant à leur pôle basal de minuscules radicelles d'insertion favorisant l'adhérence de l'épiderme sur la lame basale.
Les radicelles basales des kératinocytes sont bien visibles en M.E.T..
Les faces latérales des kératinocytes sont intimement engrenées avec leurs voisines. Un tel dispositif renforce la cohésion de l'épiderme.
En quittant l'assise basale, les kératinocytes entament leur maturation.
Au niveau de la couche épineuse , ils apparaissent polyédriques, éosinophiles et engrenés les uns dans les autres par des prolongements cellulaires digitiformes.
Les coupes fines (2µ d'épaisseur) permettent de bien visualiser les engrenages de la couche épineuse dont les dents sont constituées par les prolongements de kératinocytes adjacents. Au niveau de ces dents, s'observent des renforcements nodulaires (nodules de Bizzozzero).
En M.E.T., les nodules de Bizzozzero correspondent à des secteurs riches en desmosomes et tonofilaments.
Au niveau de la couche granuleuse , le noyau des kératinocytes se condense et leur cytoplasme se remplit de grains de kératohyaline (profilaggrine).
La M.E.T. de la couche granuleuse permet d'observer, en outre, l'épaississement de la membrane plasmique en une enveloppe cornée et les corps d'Odland.
La couche cornée , dans l'épithélium kératinisé de type A (région palmo-plantaire), est constitué d'un empilement de kératinocytes anucléés, chargés de kératine qui assure la fonction de barrière imperméable à l'eau.
Epithélium pavimenteux stratifié kératinisé de type B
En dehors des régions palmo-plantaires, l'épiderme et en particulier la couche cornée sont beaucoup plus minces. Cette dernière se dissocie en formant des squames filandreuses.
Les mélanocytes
Les mélanocytes au niveau de la couche basale apparaissent sous forme de cellules à cytoplasme pâle et à noyau foncé.
Dans les épithéliums pavimenteux stratifiés kératinisés type B, les mélanocytes sécrètent de la mélanine qu'ils transfèrent par cytocrinie aux kératinocytes voisins pour les protéger, ainsi que les structures sous-épidermiques, des radiations U.V..
La mélanine est visible tant dans les kératinocytes que dans les mélanocytes lorsqu'on soumet la coupe histologique à une réaction argentaffine de Fontana.
Les mélanocytes sont pourvus de prolongements digitiformes très longs s'insinuant entre les kératinocytes et parfois visualisés au Fontana.
La M.E.T. permet de visualiser au sein du cytoplasme des mélanosomes qui sont des formations golgiennes au sein desquels se déroule en plusieurs étapes la synthèse du pigment mélanique.
Cette vue à très fort grossissement permet de discerner les prolongements des mélanocytes, riches en mélanosomes et intercalés entre des kératinocytes reconnaissables à leur cytoplasme chargé de tonofilaments.
Les kératinocytes contiennent également des mélanosomes qu'ils ont reçus des mélanocytes par cytocrinie.
Les cellules de Merkel
Les cellules de Merkel sont des cellules claires localisées au niveau de la couche basale.
Elles peuvent être distinguées des mélanocytes par leur noyau encoché et la présence dans le derme sous-jacent de nombreuses petites fibres nerveuses auxquelles elles sont intimement associées. De plus, elles restent négatives à la réaction argentaffine de Fontana.
La M.E.T.révèle la présence de nombreux granules neuro-endocrines dans le cytoplasme des cellules de Merkel.
Les cellules de Langerhans
Les cellules de Langerhans, cellules dendritiques présentatrices d'antigènes, sont localisées dans la couche épineuse.
Indiscernables des kératinocytes voisins sur coupe histologique colorée classiquement, elles peuvent être détectées en M.O. par des techniques histochimiques particulières comme ici une ATPase ou par immunohistochimie. Leur aspect de cellule étoilée (dendritique) est alors mis en évidence.
En M.E.T.,  les cellules de Langerhans se reconnaissent à leur noyau indenté et leur cytoplasme pâle dépourvu de tonofilaments et de mélanosomes.
Leur membrane plasmique ne présente pas de jonctions (desmosomes) avec les kératinocytes voisins.
Le meilleur moyen d'identifier une cellule de Langerhans en M.E.T. est de repérer, dans son cytoplasme, la présence de petits organites particuliers en raquette, appelés les granules de BirBeck.
Autre image de cellules de Langerhans Cellule de Langerhans observée au niveau de l'épithélium de surface d'une amygdale palatine