Mammifères : œsophage

  • Localisation
    L'œsophage est un tube musculaire déformable et rectiligne prolongeant l'hypopharynx et aboutissant dans l'estomac.
  • Fonction
    C'est un lieu de passage des aliments non encore digérés d'où la nécessité d'un système musculaire propulsif puissant, d'une lubrification d'origine glandulaire et d'une muqueuse munie d'un épithélium stratifié résistant.
  • Observation
    En C.T., sa lumière est étoilée. (Lors du passage de bol alimentaire, le diamètre luminal s'accentue.)

Œsophage humain

Les quatre tuniques caractéristiques de la paroi de tous les organes du tube digestif se retrouvent au niveau de cet œsophage humain coupé transversalement à savoir la muqueuse, la sous-muqueuse, la musculaire propre et l'adventice.
La muqueuse œsophagienne comprend un épithélium épidermoïde, une membrane basale, un chorion infiltré d'éléments lymphoïdes et une musculaire muqueuse. La muqueuse œsophagienne comporte surtout dans sa partie inférieure des glandes de type stomacal cardial.
La sous-muqueuse est un tissu conjonctivo-élastique richement vascularisé abritant quelques glandes exocrines tubulo-acineuses séro-muqueuses (à prédominance muqueuse), les glandes œsophagiennes.
La musculaire propre est formée de deux couches de muscle : l'interne à disposition circulaire, l'externe à disposition longitudinale.
L'adventice est une couche conjonctive mal délimitée, non entourée de séreuse.
La constitution de la musculaire propre varie selon le niveau de l'œsophage et l'animal considéré (muscle strié, muscle lisse ou mélange des deux types).
Entre les deux couches de la musculaire propre, s'étend un réseau de fibres nerveuses et de cellules ganglionnaires. Ce sont les plexus d'Auerbach.

Variations d'espèces
La paroi de l'œsophage peut présenter chez les animaux quelques variations par rapport à celle décrite chez l'homme.

Ainsi chez le chien, les glandes œsophagiennes sont nettement plus nombreuses.
Au niveau du passage œsophago-gastrique, elles peuvent même déborder en territoire gastrique.
Leur canal excréteur, souvent dilaté, traverse la musculaire muqueuse, le chorion et vient s'ouvrir à la surface de l'épithélium épidermoïde de la muqueuse œsophagienne.
Chez le veau, l'épithélium de la muqueuse est de type parakératosique, il n'y a pas de glandes œsophagiennes et la musculaire propre est constituée de cellules musculaires striées squelettiques sur toute la hauteur du tube.
Cette image de la muqueuse œsophagienne  de veau détaille l'épithélium épidermoïde parakératosique. Celui-ci montre une kératinisation des assises superficielles avec conservation des noyaux (pycnotiques) jusqu'en surface. Un tel épithélium est mieux adapté qu'un épithélium épidermoïde classique à un régime riche en fibres dures et tranchantes.
La desquamation des cellules pavimenteuses à la surface de l'épithélium de la muqueuse œsophagienne d'un rat est ici visualisée au M.E.B.
Les mini reliefs observés au niveau de la membrane de chacune de ces cellules correspondent aux microvillosités d'engrenage qui favorisent la cohésion cellulaire au sein de cet épithélium stratifié.
La musculaire propre des ruminants ne comporte que des cellules musculaires striées squelettiques permettant le retour des aliments depuis l'estomac vers la cavité buccale où ils seront mastiqués avant d'être définitivement ingérés (rumination).
Chez le porc, l'épithélium de la muqueuse est aussi de type parakératosique mais il est moins épais que celui des ruminants.
La sous-muqueuse de cet animal est caractérisée par sa richesse en glandes œsophagiennes à prédominance muqueuse.
Œsophage de rat en CL.
Chez les rongeurs, l'épithélium de la muqueuse est de type orthokératosique. La musculaire propre, comme celle des ruminants, est uniquement constituée de cellules musculaires striées squelettiques.
Ce grossissement détaille l'épithélium kératinisé de la muqueuse oesophagienne de rat. La couche cornée présente de nombreux petits reliefs qui lui confèrent un aspect en dents de scie.