Mammifères : langue

  • Structure - Fonction
    • La langue est un organe essentiellement musculaire recouvert d'une muqueuse buccale munie de nombreuses glandes salivaires accessoires. Elle s'associe aux dents dans leur fonction masticatoire.
      • La muqueuse de la face inférieure de la langue est caractérisée par un épithélium fin de type épidermoïde.
      • Celle de la face supérieure peut s'épaissir (en fonction du régime alimentaire) et est soulevée (sur les 2/3 antérieurs) par les papilles linguales. Celles-ci se subdivisent en papilles mécaniques et gustatives, ces dernières assurant la reconnaissance des goûts amer, sucré, salé et acide.
    • Le tiers postérieur de la langue se caractérise par la présence de tissu lymphoïde ( amygdales linguales ) appartenant au  M.A.L.T .
  • Observation

Structure générale de la langue des mammifères (langue de chien)

Cette C.T. de la partie libre antérieure d'une langue de chien permet d'illustrer la structure générale de la langue des mammifères.
L'axe de cet organe est constitué de fibres musculaires striées squelettiques orientées dans les trois plans de l'espace et entourées d'une muqueuse buccale.
Les papilles linguales se situent sur la face dorsale.
La face inférieure de la langue est tapissée par un épithélium épidermoïde banal.
La disposition entrecroisée des faisceaux musculaires est bien visible.
La langue est un organe richement vascularisé et innervé.
Cette coupe montre une artériole, des veinules et différentes sections transversales de nerfs.
L'axe antéro-postérieur peut être renforcé dans certaines espèces animales par une structure de soutien rigide : la lyssa visible ici en C.T.
Chez le chien, cette dernière est constituée de cellules adipeuses, de tissu musculaire strié squelettique, de vaisseaux sanguins et de nerfs entourés d'une enveloppe conjonctive.

Papilles linguales

Papilles linguales mécaniques

Papilles filiformes
Les papilles linguales filiformes, dont le rôle est essentiellement mécanique, sont très nombreuses en avant du V lingual.
Chaque papille filiforme comprend un axe conjonctif chorial principal souvent subdivisé en axes secondaires surmontés d'un épithélium pavimenteux stratifié dont les cellules superficielles se kératinisent en projections verticales.
Entre ces projections kératinisées, se trouvent de nombreuses cellules vésiculaires en voie de dégénérescence contenant des grains de kératohyaline (cellules momifiées).
La forme des papilles filiformes varie d'une espèce animale à l'autre.
Chez le lapin, elles sont très étroites.  L'axe conjonctif est souvent difficilement repérable sur coupe histologique. Les cellules épithéliales kératinisées forment un véritable étui corné dont l'extrémité superficielle est bombée.
Chez le rat, les papilles filiformes observées ici au M.E.B. sont effilées et dirigées vers l'arrière de la langue.
Chez les ruminants, l'axe conjonctif est recouvert d'une formation conique kératinisée importante, appelée parfois dent linguale vu sa taille et son degré de kératinisation.
Papille lentiforme
Les papilles lentiformes sont également caractéristiques de la surface dorsale de la langue des ruminants.
Elles ont l'aspect d'une lentille convexe ne dépassant que légèrement le plan de l'épithélium environnant.
L'axe conjonctif des papilles lentiformes est large, riche en vaisseaux sanguins.
Leur revêtement épithélial est de type orthokératosique, c'est-à-dire kératinisé de type B normal.

Papilles linguales gustatives

Papilles  fongiformes
Les papilles gustatives fongiformes font saillie, comme le chapeau d'un champignon, au-dessus du plan épithélial.
Elles sont recouvertes d'un épithélium kératinisé hébergeant quelques bourgeons gustatifs.
Leur axe conjonctif contient de nombreux vaisseaux sanguins et filets nerveux, ces derniers étant en relation avec les bourgeons gustatifs.
Papilles caliciformes
De taille importante, les papilles caliciformes forment le V lingual.
Elles apparaissent comme des pavés enfoncés dans la muqueuse linguale, entourés d'un sillon ou vallum dans lequel débouchent les canaux excréteurs des glandes linguales séreuses de von Ebner.
L'axe conjonctif des papilles caliciformes est très large. Il abrite des fibres musculaires lisses obliques dont la contraction peut causer une érection de la papille.
Elles sont recouvertes d'un épithélium de type épidermoïde ou parakératosique ( = épidermoïde à couches superficielles kératinisées dont les cellules conservent leur noyau.
Au niveau du sillon, l'épithélium contient de nombreux bourgeons gustatifs.
Papilles foliées ou foliacées
Absentes chez certains mammifères (comme les ruminants), atrophiées chez d'autres (homme, carnassiers), elles sont par contre très développées chez le lapin où elles constituent à l'extrémité postérieure du bord latéral de la langue, les organes foliés.
Chez le lapin, ces papilles correspondent à un ensemble de replis parallèles séparés par des sillons verticaux.
Au fond de ces sillons, débouchent les canaux excréteurs de glandes composées séreuses.
Chaque papille foliacée comporte des axes conjonctifs.
Chez le lapin, il y en a trois disposés en M recouverts par un épithélium épidermoïde.
Les bourgeons gustatifs, très nombreux, sont logés dans les parois latérales bordant les sillons.
Cette vue à fort grossissement  illustre un bourgeon gustatif d'une papille foliée de lapin.
Il est constitué de 4 variétés de cellules, indiscernables les unes des autres en M.O., logées dans l'épaisseur de l'épithélium. Des fibres nerveuses y aboutissent
Les bourgeons gustatifs sont en communication avec la cavité buccale par des pores gustatifs.
Les pores gustatifs sont ici mis en évidence sur une coupe tangentielle à la surface de l'épithélium.
Ce pore gustatif est observé en M.E.B. sur une langue de rat. Il est entouré de cellules pavimenteuses stratifiées.